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Chronique familles - 24 heures - Laisser les enfants à la maison





Décider à partir de quel âge un enfant peut être laissé à la maison, sans la surveillance d'un adulte à ses côtés, semble se faire de manière relativement naturelle entre les membres d’une famille.


L’âge de 12 ans est souvent identifié comme étant celui où les premières expériences de ce type d’autonomie sont faites.


La plupart des parents vont accompagner progressivement le ou les enfant/s dans cet exercice périlleux en commençant par un temps d'absence limité. Ils transmettent des instructions et des consignes à adopter à l’enfant et vérifient qu’elles aient été bien comprises avant leur départ.

Des parents viennent parfois en séance de thérapie en laissant les enfants seuls à la maison le temps de la consultation. Avant de débuter, j’entends fréquemment les parents discuter à ce sujet, et s’assurer qu’un adulte est prévenu en cas d’urgence, ou que l’organisation autour du repas a été notifiée à l’enfant.


Plus que la décision de laisser l'enfant seul, c'est bien la manière dont il est accompagné qui semble être plus importante. À savoir, trouver le juste équilibre entre un plan de route suffisamment étoffé pour l’orienter, et lui permettre de mobiliser ses propres ressources pour se débrouiller en cas de nécessité.


Si l’expérience est concluante, les parents seront rapidement poussés et encouragés par leur adolescent pour qu’ils partent et lui laissent les clés du « royaume », le temps d’une soirée.


La confiance mutuelle grandissant, il est probable que la soirée d'absence se transforme en weekend prolongé où la question sera principalement pour les parents de savoir dans quel état ils retrouveront la maison à leur retour.

Dans tous les cas, l’expérience de laisser l'enfant seul à la maison est un excellent terrain d’apprentissage à l’autonomie. Le cadre du domicile donne à l’enfant un espace où il peut développer ses ressources de manière sécurisée, avec des repères connus.


En laissant l’enfant seul à la maison, les parents lui envoient un message implicite très valorisant. « Nous nous autorisons à avoir du plaisir et vivre un moment de qualité et en confiance, même quand tu n’es pas avec nous et mutuellement ».


Dans le cas d'une fratrie, c'est également un moyen de travailler l'accordage des places et des rôles entre frères et sœurs. La solution des parents pour que tout se passe au mieux consiste généralement à désigner un membre de la famille - en toute logique l'enfant aîné - qui sera le ou la "commandant/e en chef/fe" de la soirée.

Afin de ne pas lui faire porter le poids de la fonction éducative des parents, ces derniers informent les autres membres de la famille des consignes à respecter. La grande sœur ou le grand frère fera un retour de la soirée aux parents, mais que cela ne doit pas être sa responsabilité de faire régner l'ordre.

« Il n’y a finalement plus qu’à nous jeter à l’eau et à fermer les yeux », me partagent les parents en séance. Ils rapportent souvent qu’au moment de fermer la porte derrière eux, ils n'arrivent pas à s'empêcher de rappeler que les portables sont allumés en cas de besoin. La plupart du temps, les enfants semblent empressés de souhaiter une agréable soirée aux parents, afin que la leur puisse enfin commencer aussi.



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